Monsieur ADAMOU Bouraima - DSI du Ministère et de la Sécurité Publique

Monsieur Bouraima ADAMOU est diplomé de l’Ecole de Moscou. Rentré au pays, il a dirigé avec succès de nombreux projets industriels au Bénin et en Côte d’Ivoire en tant que Directeur d’usines de renom. Développeur d’applications le long de sa carrière, il occupe aujourd’hui le poste de Directeur des Systèmes d’Information au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. A ce titre il gère pour notre sécurité à tous des projets innovants dont :

• Le eVisa

• Le eGate

• Le SIPAO

• Le Passeport biométrique

• La videoprotection des communes

• Le Call Center au 166

Ces différents projets dont la finalité est d’assurer la protection des citoyens tout en dématérialisant les processus ont particulièrement retenu l’attention de D-Magazine.

D-Magazine : Parlez-nous des objectifs du projet eVisa

Monsieur ADAMOU Bouraima : Grâce au e-Visa, il est inutile pour les non Africains de se déplacer dans un consulat, toutes les formalités d’obtention du visa béninois se font en ligne. Ceci a contribué à faciliter l’accès au Bénin dans le cadre du libre-échange, de maîtriser le flux financier des migrants et d’établir des statistiques fiables.

D-Magazine : Quels ont été les principaux défis à sa mise en oeuvre ?

Monsieur ADAMOU Bouraima : Nous avons travaillé activement avec la DEI, l’ASSI, l’ANSSI. Cette coopération transversale nous a permis de mettre en place rapidement les plateformes et de réussir la conduite de changement.

D-Magazine : Le projet eVisa avait démarré en fanfare en 2018. Aujourd’hui où en sommes-nous ?

Monsieur ADAMOU Bouraima :  Nous venons de lancer en Février 2022, la phase 2 du projet eVisa dénommée eVisa Nouvelle Génération. Celle-ci est gérée sur une nouvelle plateforme et gère des aspects comme le parcours touristique des demandeurs de visas, tous ces éléments contribuant à l’attractivité de la destination Bénin.

D-Magazine : Parlez-nous du fonctionnement des e-Gate

Monsieur ADAMOU Bouraima :  Les eGates sont des portiques physiques déployés à chaque poste de frontière (Porga, Hillacondji, Malanville, Sèmè etc). Ces portiques obligent tout migrant vers le Bénin à scanner sa pièce d’identité avant de pénétrer sur le territoire.

D-Magazine : Le système reconnait-il toutes les cartes d’identité du monde? N’est-il pas trop contraignant pour les commerçants informels entre Lomé et Cotonou par exemple?

Monsieur ADAMOU Bouraima : Il est prévu des cartes spéciales pour les riverains. Les formalités se passent en moins d’une minute, les commerçants n’auront donc pas de souci particulier. La lecture automatique des cartes d’identité biométrique quelque soit la nationalité est une prochaine étape du projet. Pour l’instant, un simple scan est effectué et enregistré dans une base de données.

D-Magazine : Vous avez développé le eVisa pour les non Africains et le ePasseport pour les citoyens….

Monsieur ADAMOU Bouraima : Oui, le ePasseport permet à nos citoyens de voyager sereinement dans les pays développés aux normes de sécurité élevées. L’identifiant du ePasseport permet de retrouver les données biométriques du détenteur dans une base de données accessible aux aéroports partenaires. Dans une prochaine étape, les données biométriques seront renseignées dans une puce directement intégrée au passeport et sécurisées grâce aux certificats numériques obtenus aux plate-formes X-ROAD et PKI du gouvernement.

D-Magazine : Quelles ont été les innovations de votre département pour renforcer la sécurité intérieure?

Monsieur ADAMOU Bouraima :  Dans les affaires criminelles, la possibilité de croiser des données, de disposer de l’historique d’affaires similaires donne un avantage évident pour les investigations. C’est pourquoi plusieurs bases de données ont été développées au sein du Centre de documentation de Sécurité Publique (CDSP). La base de données la plus remarquable dans cette unité est le Système d’information policière d’Afrique de l’Ouest (SIPAO) au quel sont connectés:                                                                                    

• 200 unités de polices

• 18 courts et tribunaux

• 5 unités d’enquête douanière

• 10 inspections forestières

D-Magazine : Face à la menace terroriste, quelles sont les contributions de  votre département?

Monsieur ADAMOU Bouraima : Il y a de nombreuses actions, mais nous pouvons parler d’un projet de la DSI qui est d’installer des caméras de vidéosurveillance sur
nos principaux axes routiers. 

D-Magazine : Face à la cybercriminalité, quelles sont vos armes?

Monsieur ADAMOU Bouraima :  L’Office Central de Répression de la Cybercriminalité est une entité qui est dédiée à la lutte contre la cybercriminalité. Elle mène des investigations policières avec l’appui technologique de la DSI et de l’ANSSI.                                                                                                                                                Monsieur ADAMOU Bouraima :  Le phénomène a drastiquement baissé d’ampleur mais représente toujours un eldorado pour des jeunes en quête de vie facile. C’est pour cela que le Ministère invite les citoyens à alerter la police au 166 dès qu’ils sont victimes
d’arnaque ou lorsqu’ils remarquent de ces profils menant un train de vie élevé mais qui ne justifient pas d’un revenu conséquent.

D-Magazine : Le 166, parlez-nous en justement

Monsieur ADAMOU Bouraima :  La police nationale dispose d’un numéro vert joignable gratuitement au 166. Il est basé sur un call center hébergé au sein du Ministère. Il a beaucoup contribué à baisser la criminalité mais aussi la corruption au Bénin