Intelligence Artificielle (IA) : du mythe aux applications concrètes

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On entend beaucoup parler d’Intelligence Artificielle ces derniers temps. Une certaine plateforme sur le Web du nom de ChatGPT serait capable de répondre comme un humain à toutes les questions imaginables.
Non content de remplacer les moteurs de recherche actuels, ChatGPT serait capable de faire de la poésie, de rédiger des documents, générer un site Web entier etc. On aurait vu David Getta jouer de la musique composée par une IA, un rabbin donner des prêches générés par lA...Ce n’est pas tout. Certaines déclinaisons de l’IA appelées MidJourney ou Dall-E seraient spécialisées dans la génération d’images et de vidéos. Avec ces plateformes, il n’est plus nécessaire d’être un graphiste chevronné pour générer une image réaliste. Il suffit de décrire une scène et hop MidJourney vous propose plusieurs images correspondantes.

Certains les détourneraient même pour produire des fakes tels que ces images très réalistes mais fausses de l’arrestation de Donald Trump ou du Pape en doudoune. Ce déferlement d’usages nouveaux nous fait naturellement poser des questions existentielles. Déjà sur les campus, les professeurs ont fort à faire avec les étudiants qui se servent des fonctions génératives de texte de ChatGPT pour rédiger en un clic à leur place leurs devoirs. L’intelligence artificielle remplacera-t-elle les métiers de l’esprit comme la Révolution Industrielle avant l’a fait des métiers manuels? Aurons-nous encore besoin de traducteurs, de rédacteurs, de greffiers, vus que l’intelligence artificielle réalise leurs tâches à la quasi perfection?

Et quid des usages mal intentionnés de l’IA ?
Pire, l’intelligence artificielle finira-t-elle comme dans Terminator par se retourner contre l’humanité ? Répondre à ces questions passe par une meilleure compréhension de la définition de l’IA et ses applications concrètes.

DÉFINITION SCIENTIFIQUE

Comme le dit si bien Yann Le Cun, un de pères français de l’IA telle que nous la connaissons aujourd’hui et scientifique en chef chez Facebook, l’IA est à l’intelligence humaine, ce que l’avion est à l’oiseau. L’avion vole différemment de l’oiseau, il ne bat pas des ailes mais il utilise les principes physiques de la nature pour reproduire le vol de l’oiseau.
L’intelligence artificielle qui dessine un chat ne fait que générer des points d’image dont la moyenne mathématique correspond à celle de la plupart des images de chat. D’autres statistiques permettent de générer du texte de façon prédictive sachant par exemple que l’expression « tonne de... » est généralement suivie de « ciment » ou « coton». D’autres mots dans le contexte permettront mathématiquement de choisir la plus forte probabilité de complétude entre ciment et coton.
L’utilisation sophistiquée de toutes ces techniques scientifiques, essentiellement basées sur des calculs probabilistes donne l’illusion d’une certaine intelligence.
L’intelligence artificielle, du point de vue scientifique, désigne le développement de systèmes informatiques et de machines capables d’effectuer des tâches qui requièrent généralement l’intelligence humaine. Elle implique la création d’algorithmes et de modèles qui permettent aux ordinateurs d’analyser et d’interpréter des données, de prendre des décisions et d’apprendre de leurs expériences ou de leurs interactions. Grâce à sa capacité à analyser de grandes quantités de données, à automatiser les processus et à offrir des expériences personnalisées, l’A est devenue un catalyseur de l’innovation et de la croissance.
Pour mesurer son degré d’intelligence, une machine est soumise au test de Turing. Plus son rendu est indiscernable de celui d’un humain, plus il est dit «intelligent ». Nous avons connu en réalité depuis des décennies de l’intelligence artificielle sous diverses formes. La traduction automatique, la reconnaissance de texte, de voix ou de visage, le jeu d’échec sur ordinateur ou même les réglages de photos sur nos smartphones relèvent de la science de l’intelligence artificielle. Le buzz ces derniers temps sur l’IA vient du fait qu’il dépasse désormais les niches que nous venons de citer. Grâce aux nombreuses données disponibles sur le net, les chercheurs ont pu mettre au point le deep learning ou apprentissage profond, ce qui a permis l’émergence des lA conversationnelles, celles avec qui nous pouvons établir une conversation comme un humain. Désormais, l’A sait mieux faire que reconnaître une image ou un défaut de fuselage sur une fusée. lle sait puiser dans l’infinie base de connaissances qu’est Internet pour suivre une conversation et donner des réponses appropriées. Voyons donc les quelques possibilités d’applications que nous offrent les plateformes d’IA.

Applications grand public

L’application d’IA la plus populaire du moment est ChatGPT. C’est une lA conversationnelle, c’est-à-dire basée sur des échanges textuels. Elle permet de :

  • Répondre avec précision à une question d’information. L’avantage sur un moteur de recherche est de synthétiser es connaissances les plus pertinentes, évitant à l’internaute de chercher sur plusieurs pages proposées. La question de savoir qui est le premier président du Bénin vous renverra plusieurs pages sur le Bénin avec Google ou Bing, tandis que ChatGPT synthétisera l’information et vous répondra comme un prof.
  • Générer un document à partir d’une idée (Rédige moi un article sur les Amazones du Bénin) ou en résumer un. Cette capacité à générer ou résumer un texte le rend un redoutable concurrent des journalistes, rédacteurs, ou greffiers.
  • De façon plus avancée, elle sait aussi générer ou corriger du code informatique (notamment le code de création d’un site web), proposer des formules EXCEL etc.

Il existe aussi des lA spécialisées dans la génération d’images et de vidéos comme MidJourney et DallE. Ces logiciels se distinguent des outils professionnels comme Photoshop dans le fait qu’il suffit de décrire par texte une scène pour la générer en images ou en vidéo. De nombreux logiciels intègrent aujourd’hui les fonctions de l’IA. Photoshop par exemple permet d’indiquer par texte les retouches à faire sur une image tout en veillant à la cohérence des détails après retouche. Certains défauts caractéristiques des IA permettent toutefois d’identifier les images qu’elles ont générées comme ci-dessous où on voit les mains mal reproduites par l’IA.

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Tags: Dossier Intelligence Artificielle

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