Nous encourageons le secteur privé à s’inspirer de la PSSIE pour mettre en place sa cybersécurité

Le Directeur Général de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), Monsieur Ouanilo MEDEGAN livre dans cet entretien, les dessous de la révolution de l’écosystème cybersécurité au Bénin et les nouvelles opportunités qui s’y rattachent. 

D-Magazine : Le Bénin s’est engagé sur la voie de la transformation digitale en 2016. Quel était l’état des lieux de la cybersécurité avant cet engagement ?

Monsieur MEDEGAN-FAGLA Ouanilo Jérôme : La cybersécurité avait connu, avant cet engagement quelques initiatives notamment à travers le projet e-Benin de la Banque Mondiale. e-Benin avait permis d’étudier la nécessité de disposer d’une Stratégie nationale. Il y a eu surtout en termes d’actions, de diverses initiatives de certains acteurs de l’écosystème. Les acteurs sont de plus en plus informés et engagés. Avant 2016, le poste de Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information était quasi-inexistant. Le secteur était à un stade embryonnaire.

D-Magazine : Depuis 2018, l’ANSSI a été inscrite dans le Code du Numérique et a été dès lors mise sur pied. Quels sont les grands défis auxquels vous avez été confronté lors de votre installation ?

Monsieur MEDEGAN-FAGLA Ouanilo Jérôme : Nous avons la chance d’être soutenu par les acteurs et les autorités à divers niveaux. En ce qui concerne les difficultés, au niveau opérationnel, elles sont d’ordre usuel pour une entité naissante qui s’installe. Dans l’exercice de notre métier, on n’a pas connu de la résistance au niveau des acteurs de l’écosystème. Mais, la création de l’ANSSI a été bien accueillie, puisqu’elle est venue résoudre une problématique importante et le Code du Numérique lui confère des missions bien définies. La Stratégie Nationale de Sécurité du Numérique qui, non seulement permet à l’ANSSI de répondre aux attributions qui lui ont été confiées mais surtout de répondre aux attentes de tous les acteurs du numérique au Bénin.

D-Magazine : Ces dernières années, les indices de perception de notre pays sur le plan de la cybersécurité se sont considérablement améliorés. Quels sont les efforts qui ont permis d’atteindre ces résultats ?

Monsieur MEDEGAN-FAGLA Ouanilo Jérôme : C’est une série d’actions. La toute première qui est la plus évidente et avec plus d’impacts est le Code du Numérique. Le Code du Numérique est venu donner un cadre à la gouvernance et au traitement de tout ce qui est cybersécurité. Par exemple, avec le livre dédié à la cybersécurité qui crée l’ANSSI, il y a le renforcement des attributions de l’OCRC (Office Centrale de Répression de la Cybercriminalité), le renforcement la protection des données personnelles et le traitement lié à la lutte contre la cybercriminalité.
Ensuite, il y a eu les actions comme l’opérationnalisation de l’ANSSI qui est aussi un des faits marquants. Il y a l’opérationnalisation du bjCSIRT qui est l’équipe gouvernementale de réponse aux incidents de sécurité informatique qui est le SOC national. Ça montre qu’en termes de posture, on est prêt à répondre aux incidents au niveau national. Nous avons aussi la mise en place du Laboratoire d’Investigation Numérique et du Cyber Range. Dans le domaine de la formation académique en cybersécurité, nous avons l’IMSP et celui de l’IFRI. Des creusets d’échanges et de regroupements ont été mis en place tels que le Club DSI, l’ABCPN.

D-Magazine : Que faut-il retenir fondamentalement de la stratégie nationale de sécurité numérique ?

Monsieur MEDEGAN-FAGLA Ouanilo Jérôme : Nous avons la Stratégie Nationale de Sécurité Numérique et son plan d’actions qui a pour durer 03 ans et comprend 41 actions et 05 axes que sont :

      - La protection des systèmes d’information et des infrastructures critiques,

      - La lutte contre la cybercriminalité et le renforcement du cadre juridique et réglementaire,

      - La promotion de la confiance numérique,

      - Le développement des compétences et de la culture en sécurité numérique, et